Une femme lance une pétition contre un «féminisme terroriste»

Sur la plateforme Change.org, une pétition, qui concerne une « organisation terroriste », crée la polémique. Malgré ce que l’on pourrait croire, Daech n’est pas mis en cause. Janet Wilkinson s’attaque quand même à un « monument » de la société actuelle, le féminisme. Dans la description de la pétition, elle dépeint le mouvement militant alors que ce dernier a un objectif louable, celui de rétablir les droits des femmes. À l’heure actuelle, le féminisme est (presque) systématiquement associé aux groupes radicaux comme les Femen. D’une personne à l’autre, la définition de ce mouvement est différente, chacun s’est fait sa propre opinion sur la question. À ce propos, l’activiste Elvire Duvelle-Charles éclaircit certains points : « que ce soit des hommes ou des femmes, beaucoup de personnes en général ont une vision erronée de ce qu’est le féminisme. À les entendre, le féminisme est un groupuscule obscur luttant pour la toute-puissance de la femme au détriment de l’homme. Le féminisme est pourtant très simple à comprendre. Ça n’est ni plus ni moins que le concept que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits, peu importe leur sexe ».

Sur leur page officielle, les Femen ont publié une liste de leurs revendications. Sur tous les fronts, ces militantes réclament notamment « la pénalisation criminelle de toute discrimination ou persécution à l’encontre des femmes, LGBT, athées et autres minorités religieuses » ou encore « la séparation absolue de la religion, de l’État et de la laïcité comme principe universel ». Elles désirent l’égalité entre les sexes. Une ombre ternit ce tableau. En effet, toutes ces valeurs semblent bel et bien avoir échappé à Janet Wilkinson, qui accuse les féministes de « constamment attaquer des hommes et des femmes, qui ont choisi de vivre leur vie selon leurs propres choix ».

Les reproches vont bon train. L’initiatrice de la pétition éprouve du ressentiment à l’égard de ces militantes, qui, selon elle, sont dangereuses. Elle va jusqu’à les accuser d’agresser des hommes, « qui s’inquiètent des problèmes des hommes ». Pour démontrer ses propos, elle a ajouté trois vidéos, qui mettent en scène des féministes en pleine manifestation. Des images de l’opération de décembre 2013, en Argentine, ont été reprises. Sur la vidéo ci-dessous, tout le monde peut les voir mettre de la peinture sur le visage et l’entrejambe des hommes, qui défendent la cathédrale. Certaines leur dessinent notamment une moustache comme Hitler. En tant que Femen, Elvire Duvelle-Charles a eu vent de cet événement et explique : « l’action de ces femmes en Argentine est magnifique. Il n’y a pas de violence physique dans ces images. Alors oui, la symbolique est forte, pour autant les violences qu’infligent ces institutions aux femmes sont, elles, bien réelles et physiques ».

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Cependant, la brutalité de certains échanges qu’ont les Femen lors de leurs manifestations, défraie souvent la chronique. Trois membres ont chamboulé le discours du 1er mai de Marine Le Pen. Interviewée par l’AFP, l’une d’entre elles, Sarah Constantin, raconte brièvement son altercation avec le FN : « ils m’ont attrapée au cou et m’ont jetée au sol. J’ai reçu un coup alors que j’avais la tête plaquée au sol. Heureusement que la police est intervenue très vite ». Les Femen seraient-elles les « victimes », plutôt que les bourreaux ?

Trois Femen sont les « invitées surprises » de Marine Le Pen (Capture d’écran/Facebook/Femen France)

Cette opération n’est pas la première, qui se termine dans la violence. L’auteur du livre, « Confession d’une ex-Femen », Eloïse Bouton, est la première Française à avoir rejoint les « justicières aux seins nus ». Durant les manifestations, elle a subi de nombreux sévices corporels. Elle revient sur quelques événements marquants : « des militants d’extrême droite nous ont tabassées (bilan, une dent en moins, des cheveux arrachés, le nez cassé, des ecchymoses sur le corps et le dos bloqué), une militante écartée du groupe par un membre de la sécurité de Notre-Dame, la tête frappée au sol et une dent cassée ou une femme qui nous donnait des coups de parapluie. C’est un mouvement, certes fondé sur l’activisme et la provocation, mais non-violent ».

Eloïse Bouton dénonçait les rouages de la justice, les acquittements principalement (Capture d’écran/Facebook/Femen France)

Face à ces multiples « accueils » musclés, le groupe prend des dispositions. Quand elle était encore une Femen, Eloïse Bouton a suivi une préparation physique. Elle ajoute : « nous organisions des entraînements, une fois par semaine, pour apprendre à se prémunir des éventuels coups et de la brutalité des arrestations, tout en continuant à scander des slogans et brandir des pancartes. Mais dans le feu de l’action, nous devions parfois improviser pour limiter la casse ». Contrairement à ce que pense Janet Wilkinson, ces exercices ne ressemblent aucunement à ceux de Daech.

D’ailleurs, elle se trompe si elle pense que les groupes féministes s’acharnent sur les hommes et les femmes. La réalité serait tout autre d’après Elvire Duvelle-Charles. Cette dernière déclare, en effet : « lors de nos manifestations, nous nous attaquons aux idées et non aux personnes. Le féminisme est un combat qui doit être mené par tous. Il est du devoir de chacun de s’engager : femmes, hommes, transsexuels, hétérosexuels, homosexuels, bisexuels. Femen est un mouvement qui accueille toute personne sensible à ses idées et à son mode d’expression. C’est ensemble que nous parviendrons à renverser l’ordre établi ».

Les politiciens, Marine Le Pen surtout, sont souvent des « proies » des Femen (Capture d’écran/Facebook/Femen France)

Sur Change.org, Janet ne s’attarde pas vraiment sur la « beauté » de ce combat. Elle n’en démord pas, le féminisme est une organisation terroriste pure et simple. Elle y dénonce même une prochaine attaque d’un groupe, lors d’une conférence pour les hommes aux États-Unis. Même les cours de droits des femmes sont ciblés par la misogyne. Pour elle, ils doivent être bannis, car ils « lavent le cerveau des femmes et leur font croire qu’elles sont des victimes ».

Beaucoup de gens ont été choqués par cette pétition. Certains s’inquiètent de l’avenir du « féminisme ».

D’autres s’interrogent sur la race humaine, qui semble perdue.

Pourtant, la pétition de Janet Wilkinson rassemble près de 9072 signatures, ce qui n’est pas à prendre à la légère. En dessous de la description, certains participants ont laissé des commentaires. Samuel Black accuse le féminisme d’être « un mouvement de haine » et ajoute : « elles essaient de classer des militants des droits de l’homme comme des terroristes, c’est juste qu’il leur arrive la même chose ». D’après Eloïse Bouton, cet engouement prouve que « les luttes féministes sont bien nécessaires et qu’il faut encore se battre ». Le féminisme ne serait-il pas plutôt une organisation sans fin ?

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Via: sudinfo.be


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