- Par Bethsabée Krivoshey /
- 04 MAI. 2015 /
Vous avez sans doute vu leurs actions-happening spectaculaires lors des manifestations de soutien des Pussy Riot, l'Euro 2012 ou encore récemment lors de leur violente altercation avec Civitas pendant les manifestations anti mariage pour tous. Nous sommes allées voir les membres du FEMEN France, à leur camp d'entraînement au Lavoir Moderne, à Paris.
Depuis peu, une antenne de ce mouvement créé en 2008 en Ukraine par Anna Hutsol s'est installée dans la capitale, sous l'impulsion d'une militante engagée depuis le début, Inna Shevchenko. Depuis qu'Inna, sous l'égide du FEMEN, a tronçonné une croix en Ukraine en soutien aux Pussy Riot, elle est en état d'arrestation dans son pays et s'est donc enfuie en France. Comme les quatre autres membres fondateurs du FEMEN, Inna vit aujourd'hui grâce aux dons et aux ventes des produits dérivés de l'association.
Un camp d'entraînement pour FEMENistes
Au FEMEN, pour manifester contre la venue de Poutine à Bruxelles ou perturber le discours du pape (qui depuis a démissionné...) avec des slogans comme "Homophobe shut up", il faut plus qu'être topless. Si la nudité est une "liberté" mais aussi une condition "sine qua none" pour les militantes "sextrémistes" du FEMEN, être topless "redonne au corps féminin sa puissance et permet de réinvestir la ville, c'est notre uniforme d'activistes", nous explique l'un des membres, Julia Javel. Et il faut surtout savoir se défendre : "Sans entraînement, les policiers nous arrêtent en 10 secondes et le message ne se délivre pas. C'est pour cela qu'on s'entraîne à échapper aux prises des policiers, à pouvoir crier même sous la contrainte… Et quand on est topless, à terre, avec quatre policiers pour nous contenir, seins contre le bitume, l'image est forte et le message passe."
Avec leur nudité pour seule armure, les corps peints de slogans et des couronnes fleuries du costume traditionnel ukrainien sur la tête, les activistes du FEMEN doivent faire face aux arrestations et aux réactions parfois violentes de certaines personnes (on se souvient du passage à tabac de Civitas sur les membres du FEMEN lors de la manifestation contre le mariage pour tous…) mais aussi plus globalement de leur entourage. "Le problème, nous dit Julia, c'est qu'en France, les journalistes et les gens avec qui l'on discute nous disent souvent que le FEMEN, c'est super efficace pour l'Ukraine, mais qu'en France on n'en a pas tellement besoin. En fait, ici l'atmosphère est viciée, parce que c'est une société patriarcale qui ne se dit pas, en tous cas pas comme en Ukraine où la seule place pour les femmes c'est d'être prostituées, ou femmes de ménage et que du coup le féminisme semble une réponse évidente. Moi j'ai voulu m'engager lorsque j'ai vu le FEMEN faire une action devant le domicile de DSK, avec des slogans à même leur corps." Julia a donc contacté le FEMEN et milite activement parce que, nous explique-t-elle, le FEMEN montre les femmes telles qu'elles ne sont pas censées être : nues, avec un message précis et engagé, dans la rue, ensemble contre toutes les formes du patriarcat, qu'il soit religieux, sociétal ou plus précis, comme le cas de l'affaire DSK et de la déferlante de propos sexistes sur l'acceptable "troussage de domestique".
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Via: glamourparis.com
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